dimanche 14 juillet 2024

La voie du milieu



 La voie du milieu, qu'est ce que cela signifie ? La complétude, l'équilibre des quatre niveaux de conscience qui sont en nous, une absence d'émotions ? Au premier abord on pourrait penser à un concept zen limite new age qui nous amènerai à être dans l'acceptation des choses et à rester la tête dans les étoiles nous privant d'un ancrage fondamental. Et bien en vérité, adopter la voie du milieu c'est l'équilibre entre ancrage et spiritualité : les pieds sur terre tout en ayant  une vision des choses plus large.
Les mots me manquent pour définir la réalité que l'on ne perçoit pas avec nos cinq sens et dire "spiritualité" est limitant. Intelligence supérieure, l'univers, la source, le divin, l'âme... Bref, c'est tout ce qui régit l'ordre des choses et qui fait que dans nos vies il n'y a pas de hasard mais un effet de cause à effet, de rendez-vous prévus entre les gens et  de certains évènements majeurs. Etre conscient qu'il y a autre chose qu'une vie linéaire, où l'on subit les choses sans autre but que la survie, ce n'est pas de l'auto persuasion parce qu'on veut apporter des paillettes dans la vie. La plupart des gens qui rejettent le fait d'être davantage qu'un corps piloté par leur cerveau vivant dans un monde régit par des lois reconnues par la science qu'on nous a imposé; donnent cette étiquette de rêveurs, d'originaux, à ceux qui voient plus loin. Pourquoi ? Toujours cet effet miroir, parce que ça les amène à se confronter à ce dont ils ne veulent pas entendre parler. Donc les "originaux" dérangent. Adopter une vision plus "spirituelle" amène davantage de responsabilisation dans sa vie et "à se prendre la tête pour rien" comme je l'entends souvent.
Nous vivons dans un monde polarisé : féminin / masculin, chaud / froid, le bien / le mal ect...
La voie du milieu c'est l'entre deux, l'harmonisation comme l'illustre parfaitement le yin et le yang dans le symbole tao. C'est également l'équilibre entre les hémisphères gauche et droite du cerveau. Lorsqu'on comprend certaines lois universelles et le réel objectif de l'incarnation, les choses cessent d'être catégorisées de "bien" ou "mal". Les choses se manifestent pour une raison utile, logique et les choix individuels que nous faisons ne sont ni mauvais ni bons. Ce qui caractérise le "mal" c'est l'intention consciente de nuire. La vie est une série d'expérimentation que l'âme enregistre tel un disque dur. La vie est mouvement, l'immobilisme n'est pas un choix qu'approuve l'âme. L'instinct de survie présent en chacun de nous et la peur, freinent cet élan naturel et nous maintiennent dans une zone de confort : ce que l'on connaît, ce qui est sécurisant. Le contraire de l'évolution en quelque sorte.
D'où l'importance d'être à l'écoute de ses ressentis, de ses émotions et de savoir les analyser. Ce sont là les clés pour savoir ce qui est bon pour nous. L'âme fait passer ses messages à travers les ressentis corporels et émotionnels. Parfois, il y a un verrou posé sur nos capacités à ressentir et accueillir nos émotions. Lorsque celui-ci saute, c'est la délivrance après l'état de panique intérieur. Une ouverture de coeur, un choc émotionnel quel qu'il soit, sont tels un interrupteur qui réactivent cette conscience émotionnelle. Et là, il est questions d'émotions fortes : grande colère, angoisse intense, amour démesuré, tristesse qui submerge. Le genre de chose qui nous fait perdre nos moyens et nous amène à trouver des réponses. Pourquoi je me sens si mal ou perturbé en ressentant cela ? La capacité d'analyse est donc importante mais également certaines connaissances qu'elles soient concrètes ou plus subtiles. Savoir que le corps enregistre les émotions suscitées par chacune de nos expériences tout au long de notre vie est fondamental. Cela s'appelle la mémoire cellulaire. Elle est souvent liée aux maladies et symptômes que nous avons. Une mémoire dite "bloquée" provoque une blessure, un trauma dont on est soit conscient, soit inconscient. Quand on parle de faire un travail sur soi, il faut aller explorer ces zones d'ombre qui nous conditionnent, nous bloquent, nous rendent malades. Il n'y a donc pas que l'éducation et les codes sociaux qui façonnent nos comportements et nos réactions. 
Apprivoiser ses émotions, faire le lien entre cause à effet, obéir à ses ressentis, ses instincts tout en sachant les analyser nous amène à atteindre cette voie du milieu. On ne subit plus les choses, on les accueille et on les comprend. Evidemment, je ne prends pas en compte certaines choses dites "injustes" car imposées par le système et à l'encontre d'une expérience de vie normale. Il y a un courant de pensée fortement ancré lié au new age (et qui décrédibilise la vraie spiritualité) qui pense que nous choisissons des conditions de survie extrêmes en quelque sorte en tant que terrain d'expérimentation. Je ne suis pas en accord avec ça mais c'est un vaste sujet où il y a beaucoup de remise en question quant à l'organisation malveillante de nos sociétés. Vivre la misère sur laquelle nous n'avons pas de prise, ça arrange bien certains qui ont implanté cette philosophie pour que nous acceptions ce qui n'est pas acceptable. On nous amène à accepter toujours de plus en plus de choses de toute façon. Nous faisant oublier que la vie ne devrait pas être une avalanche d'obligations, de contraintes, de stress et de limitations
L'autre option face aux émotions, c'est la fuite en avant, le déni. C'est un choix mais cela peut avoir des répercussions sur le plan physique et également dans sa vie.
Nous avons tous les capacités d'atteindre la voie du milieu sans forcément être dans un état de paix intérieur 24h/24. Nous sommes des êtres humains après tout. Pour cela, il faut une maitrise des quatre corps de conscience : physique, intellectuel, émotionnel et spirituel et la volonté de comprendre, d'évoluer, de guérir et d'échapper au triangle dramatique de Karpman dont voici le schéma :

Nous ne sommes ni des bourreaux, ni des sauveurs, ni des victimes. Nous pouvons porter l'une de ses casquettes involontairement auprès de quelqu'un car ce sera sa perception des choses. Vous faites quelque chose que vous estimez bon pour vous, ce choix blesse quelqu'un : vous devenez un bourreau et l'autre la victime. Vous apprenez quelque chose d'utile à quelqu'un qui peut changer positivement sa vie, vous devenez un sauveur. La posture de sauveur ne doit pas être un rôle que nous nous attribuons. Notre vérité ne doit pas être imposée, chacun apprend par lui-même. Le savoir doit rester un partage. Nous devons faire au mieux, jour après jour, avec ce que nous sommes, dans une énergie d'amour pour soi, pour les autres (on ne demande pas d'aimer tout le monde) et pour le vivant.


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