samedi 16 mai 2020

Volontariat et Responsabilisation sont des des clés pour les collèges de demain : Temple du savoir



Bonjour les amis ! Aujourd'hui je vais mettre à disposition de façon organisée, toutes ces heures passées à réinventer le monde de l'école et synthétiser ce qu'il ressort de mes observations. Je te préviens ça risque d'être un peu long mais le sujet est vaste et doit être bien étudié donc je te recommande de t'accrocher et d'aller jusqu'au bout. On a besoin de personnes qui soient en accord avec ces principes si l'on veut rebâtir une société plus juste. L'enjeu n'est pas que scolaire mais collectif car les enfants d'aujourd'hui sont les adultes de demain. Et si je récolte les foudres de ma divergeance d'opinion ça ne me perturbe absolument pas, je ne suis pas là pour convaincre mais pour interpeller. Une adolescence bien gérée et épanouissante =  un futur adulte équilibré responsable, volontaire et prêt à remettre certaines choses en question. Un futur troupeau de licornes plutôt qu'un troupeau de moutons, ce serait nuisible à nos chers dirigeants. D'où cette main-mise étouffante sur l'éducation des enfants et d'où l'importance de considérer le sujet.


Présentation de mon métier


  L'éducation scolaire n'est pas à améliorer ou à repenser légèrement, elle est à réinventer en profondeur ! Je suis AESH (auxiliaire pour élèves en situation de handicap) dans un collège depuis 3 ans. Je suis assise aux côtés des élèves dont j'ai la responsabilité, heure de cours après heure de cours. Le titre a une connotation noble n'est ce pas ? Il est question d'élèves DYS, atteints d'autismes, de troubles du comportement, de l'attention, d'hyperactivité, de maladies diverses et en minorité de troubles moteurs. Ce sont avant tout, des êtres humains en souffrance de passer leur journée assis et dont les capacités cognitives ou physiques ne sont pas adaptées à l'enseignement imposé. Un effort surhumain leur est demandé jour après jour pour : se concentrer, ne pas bouger, comprendre et restituer. Et cela est valable pour TOUS les élèves. Des heures de devoirs après les cours et pendant les jours "libres", qui, parfois amène la suppression d'activités extra-scolaires
Que fais-je concrètement ? Je réexplique ce que l'élève ne comprend pas, l'aide à faire les exercices et à comprendre ce qui lui est demandé, j'écris à sa place si nécessaire... Et surtout, j'apporte mon humanité, de la légèreté et de la bonne humeur. Mais nos fonctions d'aide sont très limitatives et en pratique je trouve que l'on n'apporte pas grand chose à l'élève. Nous les AESH, ne sommes pas détenteurs d'une baguette magique qui rétabli les bonnes connexions neuronales et qui crée la motivation et l'intérêt absents. Car c'est là la source du problème.
Nous sommes des "béquilles", des "pansements" que l'Education nationale a créée afin de justifier la présence obligatoire de TOUS les élèves au sein de l'usine de conversion en citoyen formaté. Mr Hollande a sorti le drapeau de la bienveillance lorsqu'il a mis au point cette stratégie : "l'Ecole accessible à tous !" au lieu de créer davantage de structures adaptées ou même d'assouplir le programme et les "compétences attendues". A la place on préfère sortir la carte de l'assistanat gratuit pour les familles en imposant un adulte à côté d'une jeune personne en souffrance psychologique. Création d'emplois ok, mais très précaires.

Les élèves d'aujourd'hui et le défi que relèvent les professeurs chaque jour.

  Voilà pour la présentation éclair de ce métier. Il y a un point important à soulever : les élèves d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'auparavant. Ils sont moins dociles et c'est pas plus mal en fait. C'est de bonne augure car ma génération de trentenaire qui, déjà, a de la personnalité et casse les codes sera bien accompagnée par les jeunes que je côtois. On va faire bouger les choses tous ensemble car on ne veut pas obéir bêtement. C'est la clé de la souveraineté individuelle qu'il est temps d'intégrer ! 

Ce qu'on apprend aux élèves ne les intéresse pas, point barre !
A partir de ce fait, enseigner n'a pas d'intérêt sur le long terme car le cerveau retient ce qui capte son intention. C'est une perte de temps et d'énergie. Il y aurait tellement de choses à enseigner plus utiles, plus intéressantes tout en actionnant le concept de volontariat : l'antithèse de l'obligation.
Le volontariat est une notion clé pour la société à venir. A tort on nous pousse à croire que si il n'y a pas une structure basée sur l'obligation (étudier, travailler principalement), les gens ne feront rien ou bien qu'il y aurait des déviances. Donnez aux gens les moyens d'entreprendre ce qui leur plait sans réelles contraintes et il y aura de belles choses. Mais pour cela il faut aussi que les gens réaprennent à se connaitre, à s'écouter et à consommer différemment. Encore une fois, tout est lié au système de croyances profondément ancré.
Dites à un élève (à partir du niveau collège) : "Voici différentes disciplines, choisi ce qui te fait envie et les seuls engagements que tu as à tenir c'est le respect des autres, de l'enseignement apporté et de toi-même. Ces connaissances sont là pour te permettre d'évoluer alors honore le temps que tu leur accorde car c'est ta volonté qui te guide." 

Là intervient la seconde notion clé pour l'éducation de demain : la responsabilisation individuelle.
On demande à un élève d'ingurgiter des connaissances sans se soucier de sa personnalité (les mêmes connaissances pour tous) et sous prétexte (discutable) que c'est dans son propre intérêt. L'élève, lui, perçoit les choses de la sorte : je dois travailler pour avoir des bonnes notes. J'entends ça à longueur de temps. Moi-même je suis passée par là.  Le rendement n'est pas commercial mais l'esprit de compétition et la pression sont déjà fortement ancrés. La grande majorité dit ouvertement qu'ils se fichent de ce qu'ils apprennent mais qu'il faut avoir de bonnes notes pour papa maman afin obtenir une récompense ou éviter une sanction.
Ainsi il ne sont pas conscients qu'apprendre c'est avant tout pour soi-même ! C'est fondamental et les professeurs n'insistent pas là-dessus ou n'en parle tout simplement pas.

  Venons-en maintenant au programme scolaire : le nœud du problème.

A savoir, le programme scolaire de la primaire enseigne les fondamentaux.
Le collège approfondi ces connaissances fondamentales. Déjà, là il y a l'ennui par le rabâchage et je ne parle même pas de la monotonie d'une heure de cours. Petite aparté, en condensant les connaissances livrées pendant une semaine de cours, il n'en ressort pas grand chose. C'est lent... On s'ennuie… Petite suggestion : un bon documentaire d'une heure sur un sujet qui prendrait une à deux semaines à étudier serait plus efficace (ça craint quand même...).
Français, Mathématiques, Histoire Géographie n'ont pas besoin d'être autant exploitées après la primaire. Faut-il garder un tronc commun à partir de l'âge de 12 ans si les notions liées à la lecture, l'écriture, les bases de calcul et de géométrie sont intégrées ? Eventuellement oui pour des matières comme les fondamentaux en Sciences (revisitées évidemment), les valeurs fertiles liées à la compréhension de Soi et du relationnel, de l'hygiène de vie, des lois de la Nature ainsi que d'autres matières éventuellement auxquelles je ne pense pas maintenant.
Ensuite, on s'investit comme dans les Universités, dans des matières selon des choix individuels et avec une espèce de période d'essai à définir. Langues vivantes, histoire de l'humanité, pratiques sportives variées, développement de Soi à travers beaucoup de supports (l'écriture, le théâtre, les arts visuels, la danse, le chant, apprendre un instrument de musique...), ateliers philosophiques, apprendre à coudre, cuisiner, fabriquer soi-même des objets... La liste est longue et fait rêver.
On dira que c'est trop complexe à mettre en place. Oui, et alors ? L'économie à rebâtir, l'écologie à développer.. tout est à repenser avec pour objectif le retour à de plus hautes valeurs. Et la scolarité fait partie de ce bouleversement. Tout va être compliqué oui, mais tellement intéressant et prometteur que ça vaut la peine de se creuser à fond les méninges, par nous-mêmes, nous le peuple.

Les blocages

On m'a également et de nombreuses fois fait les remarques suivantes : "C'est un âge difficile, dans la contradiction et la rébellion donc il n'y pas d'autres moyens que la force pour aider ses pauvres âmes égarées sur la voie de la Connaissance. Souffrir fait parti de la construction vers l'âge adulte. Il faut souffrir pour apprendre. Sanctions, contraintes, fermeté..."
De nouveau le raisonnement patriarcale dictée par des concepts religieux : souffrir, obéir est le propre de la vie humaine. 
Il faut se sortir de ses programmations paralysantes. Sous prétexte qu'étudier c'est chiant et qu'un adolescent est en période de transition intellectuelle; alors on ne se donne pas les moyens d'agrémenter cette période ?

Des journées de cours moins longues, plus de devoirs maisons, plus de système de notation sous la menace, des matières supprimées, des matières à rénover et surtout à introduire.
Un ado ne refuse pas le concept d'apprentissage en bloc. Il a besoin, de temps pour lui, d'une vie sociale car c'est la pilier de son existence et d'un apprentissage respectueux.
On assimile le fait de préparer correctement un enfant vers sa vie professionnelle avec le fait de l'accompagner vers sa vie d'adulte. Ce sont deux choses différentes et on ferait mieux de laisser l'enfant de lui-même s'avancer vers son avenir plutôt que de l'entrainer à intégrer la jungle dès son plus jeune âge. C'est valable pour toute chose, il faut respecter les étapes de maturation.

Je suis une autodidacte, curieuse d'apprendre tous les jours MAIS pas dans un cadre scolaire. J'écris comme je respire sans avoir fait d'études littéraires. J'analyse, décortique tout et résous les tracas psychologiques de chacun sans avoir un master en psycho philo... Je suis performantes dans des domaines sans en posséder des diplômes. il faut cultiver le concept "multitâches" et s'éloigner du concept carriériste. Sans parler de l'aptitude à s'adapter...
Je n'ai pas voulu faire d'études après l'obtention de mon bac car je ne supportais plus me sentir en prison et rien ne m'intéressait vraiment. J'ai travaillé, certes, mais jusqu'à la trentaine je n'ai pas vraiment eu de "révélation professionnelle". Je suis loin d'être seule alors qu'est ce qu'on va demander à des adolescents dans quoi ils veulent s'engager pour une longue période de leur vie. Celle-ci est faite de changements, de rencontres, d'opportunités...

J'espère qu'un jour, dans le futur, cet article sera lu par des personnes qui seront consternés face à l'absurdité de notre système scolaire actuel devenu alors, un souvenir des erreurs à ne pas reproduire.







1 commentaire:

  1. Bonjour madame,

    alors méfiance ! ce genre d'images où un plan assombri met en exergue une lumière, qui très vite s'imposera comme "divine", sont souvent le reflet de mouvements de sectes...

    Des illuminés (pas des illuminatis, attention !) qui prétendent voir la vie en HD ... qui semblent plutôt être tombés dans une marmite pleine de MD !

    Peut-être que cela vous fait rire... Riez donc.
    Mais vous verrez, quand vous vous retrouverez au beau milieu d'un rite, enfin un bordel sodomite où pour rendre hommage à Gaia : il faut manger on caca !

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