jeudi 19 mai 2016

Gynophobie


Ce matin, j'étais encore devant "Les maternelles" et l'invitée du jour m'a beaucoup inspirée.
Il s'agit de Lisa Azuelos, réalisatrice, scénariste, écrivain.
Elle est venue à l'émission faire la promotion de son livre "Ensemble contre la Gynophobie" et en a donc expliqué le principe. Ce terme exprime l'ensemble des offenses faites aux femmes. Je vais tenter de retracer l'ensemble de son discours mais je pense que si le sujet vous intéresse, le mieux est de vous procurer son livre.
Dans un premier temps voici le site :
http://www.nogynophobie.org/about/index.html

Cette association permet de mettre en avant un problème de société mondial et intemporel afin que puisse émerger le mot gynophobie dans le langage courant. Ce terme méconnu soulève pourtant une réalité à laquelle on peut désormais mettre un nom : la moitié de l'humanité est considérée comme une minorité. Il ne faut pas faire d'amalgame avec le concept du féminisme, cela va plus loin qu'un mouvement.
Le mot gynophobie est à l'image de l'homophobie, du racisme ou de l'antisémitisme : un rejet d'une catégorie de personne, ici les femmes. Ceci ne doit plus être acceptable au 21ème siècle et mène vers un nouveau combat à mener. Après les luttes de classe, les lutte antiracisme, la lutte antisémite et la lutte homophobe, toutes ayant portées leurs fruits et apporté de nouvelles dimensions d'ouverture d'esprit dans nos sociétés, La lutte antigynophobie remet beaucoup de choses en question.
Tout d'abord il ne faut pas oublier que la gynophobie ne se manifeste pas avec la même intensité aux quatre coins du globe. Dans les cas les plus extrêmes on connait malheureusement la lapidation, l'excision, la violence physique non condamnée, les mariages forcés, viols, trafics sexuels...
Bien que nous, femmes d'Occident soyons mieux logées et qu'une bonne proportion soit heureuse et se sente reconnue comme l'égale de l'homme, la balance penche tout de même en notre défaveur.
Cette supériorité peut être plus subtile et paraître banale car profondément ancrée dans la pensée collective et l'organisation générale. Discrimination salariale, inégalités au travail, harcèlement... Et tout simplement le fait qu'on ne prenne pas en compte l'organisation du temps de travail dont devraient bénéficier les mamans ayant des enfants à charge. A ce niveau-là il y aurait du remaniement à faire car être mère et salariée en même temps c'est loin d'être facile. Mais les femmes peuvent bien tout gérer en même temps, c'est reconnu !! Si ces messieurs vivaient le quotidien des mères qui gèrent tout en même temps, je suis sûre que des lois du travail auraient été instaurées depuis longtemps...

Cependant, la prise de conscience émerge et les hommes ne pourront pas empêcher les femmes de prendre un jour prochain leur juste place. Pourquoi ce genre d'affirmation ne serait-elle pas prise au sérieux ? J'imagine sans mal des messieurs qui face à tant de rancœur glousseraient en disant que l'homme est supérieur à la femme parce qu'il est plus fort physiquement. Monsieur muscle n'a pas peur car quand il entend combat, il pense à bagarre. Alors oui c'est sûr que dans cette direction de pensées étriquées, les hommes n'ont pas grand chose à craindre de nous. Mais le monde change, les priorités évoluent, les consciences s'élargissent et les générations d'aujourd'hui sont de moins en moins tolérantes face aux injustices en tous genres.
Lutter pour établir le respect des droits des femmes s'avère compliqué quand on constate autant d'inégalité d'un coin du globe à un autre. Mais si dans nos sociétés civilisées nous pouvions interdire l'expression de la gynophobie dans toutes ses dimensions, cela serait un réel progrès de l'humanité.
D'ailleurs, l'humanité qu'est ce que c'est ? Un ensemble d'êtres humains, divisé en deux sexes. Division ne signifie pas exclusion, intimidation, déconsidération.
Madame Azuelos a fait une remarque très pertinente sur l'origine de cette rancœur (consciente ou inconsciente ) qui persiste envers la femme.
Peut-être est-ce parce-que nous avons le plus grand des pouvoirs : celui de donner la vie.
L'homme qui a pour hantise d'être émasculé, ressent ce besoin de prouver que lui aussi a sa place et il veut être admiré. D'où ces actions du quotidien petites ou grandes dont nous sommes spectatrices et qui nous rappelle que l'homme a beaucoup a apprendre de la femme. Et ce serait une bonne chose, après avoir passé tant de siècles a vivre au rythme et au bon vouloir de ces messieurs que d'imposer à notre tour nos conditions et notre fonctionnement. Imposition ne signifie pas forcément baston, la subtilité, la réflexion, l'organisation et la sagesse sont des qualités que nous maîtrisons bien, à nous d'en faire bon usage.




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